Prenant pour point de départ le thème de Connexions Urbaines 2018 du "vintage", j'ai exploré différentes questions que cela m'évoquait. D'une part, je suis parti photographier ces gestes qui n'ont pas changé en 20, 30 ou 60 ans d'artisans dans leurs ateliers qui n'ont pas changé en 20, 30 ou 60 ans.
En studio, à la rencontre de projections de vieilles gravures et de la peau et les attitudes d'une jeune modèle reprenant les codes des mannequins des années 50, j'ai joué avec les esthétiques de nos obsessions contraires pour le jeune et l'ancien.
J'ai également sélectionné quelques photos prises ces dernières années provenant de séries complètement différentes mais qui ont pour point commun qu'elles m'évoquent toutes, d'une manière ou d'une autre, une certaine intemporalité.
Enfin, le fait qu'une grande partie de ces photos aient été prises en argentique, avec deux appareils moyen format entièrement manuels de 1960 et 1969 sur une pellicule qui existe depuis 1940 que j'ai développée à la main fait partie intégrante de ma démarche et conditionne ce travail dans ses forces, dans ses limitations, dans la force de ses limitations et dans la manière qu'il a d'être précieux pour moi.
Au delà du temps qui passe
Au delà de ce qui change
Il est des gestes tenaces
Des rituels étranges
En cela qu'ils restent
Dans un monde où tout part
Où même le vent d'ouest
S'étouffera tôt ou tard
À peine né, l'instant capitule
Glisse entre nos doigts nostalgiques
Mais laisse de son destin tragique
En souvenir, une fine pellicule
Que le temps n'attend plus
Et que la mode oublie
Qui raconte ce qui fut
Mais aussi ce qui suit